Flash SB-800

Plaidoyer pour la photo au flash

Le photographe débutant ne pense pas souvent, lorsque les conditions d'éclairage lui paraissent suffisantes (de jour, en intérieur éclairé, etc.) à utiliser un petit coup de flash. C'est dommage car le flash est bien utile, même quand on ne s'en méfie pas (en plein soleil, sur une plage par exemple). Bien souvent, le débutant commence à utiliser le flash quand il découvre ses premiers contre-jours... Cette étape passée, même si c'est un sujet qui divise de nombreux photographes, y compris pros, il est évident que le flash est indispensable dans de nombreuses situations. Seul le flash permet d'avoir une lumière équilibrée et permet de réduire les ombres trop agressives. Aussi, dans les situations où la lumière est très forte (plage, neige...), on ne se méfie pas et on obtient souvent des ombres à couper au couteau.
La technique du flash en fill-in, quand on la maîtrise, permet d'avoir les lumières les plus équilibrées qui soient. Elle consiste à mettre le flash à puissance réduite : on débouche les ombres sans avoir l'effet « gueule blanche » propre au flash trop fort...

Plaidoyer pour un flash externe

Avec un flash intégré sur la plupart des appareils, même dits « experts » comme le D200 ou EOS20D, de nombreux utilisateurs se privent d'un flash externe. C'est pourtant vraiment dommage, pour 4 raisons :

1/ Déjà, un flash externe possède une puissance supérieure au flash intégré : au-delà de 2-3 mètres celui-ci est en effet inefficace. La puissance des flashes est donnée par leur nombre guide (NG) qui représente la distance à laquelle ils sont capables d'éclairer un sujet, et ainsi de l'exposer correctement lorsque la sensibilité de l'appareil est de 100 ISO, à f/1, pour un objectif 35 mm. Pour le SB-800 par exemple le NG est de 38, à comparer avec les 11 du flash intégré. Alors, le flash intégré est bien utile à l'occasion, mais le plus souvent, un flash externe couvrira plus efficacement toutes les situations et notamment celles où le sujet n'est pas « proche » de l'objectif.

2/ L'éclairage produit par un flash externe à tête orientable (la majorité en sont pourvus) et les accessoires adaptables dessus permettent d'avoir une lumière mieux équilibrée en intérieur comme en extérieur. En effet, en utilisant le flash et un diffuseur qui peut être le plafond ou un accessoire à mettre devant le flash, la lumière sera moins agressive, les ombres moins contrastées : en un mot l'éclairage est plus naturel.

3/ On dispose d'un arsenal technologique supplémentaire pour optimiser les prises de vue : l'effet yeux rouge est quasi-éliminé car la distance entre l'axe de visée et le sujet est supérieure, le « zoom » du flash dirige l'énergie lumineuse de manière optimale en fonction de la focale, optimisant encore le rendement du flash, un mode aperçu est souvent disponible pour parfaitement se rendre compte du rendu de l'éclairage, mode stroboscopique etc. ... D'autre part l'écran arrière du SB-800 donne tout de suite la portée maxi et mini du flash dispo pour l'ISO, et le couple vitesse/ouverture.

4/ Utilisé conjointement avec le flash intégré, on peut obtenir deux sources de lumière et équilibrer encore l'éclairage d'une scène pour avoir encore une fois la lumière la plus naturelle et équilibrée qui soit (on touche en plus du doigt le travail studio). C'est le cas du SB-800 (et 600) et leur CLS (Creative Light System) : on commande à l'aide d'un flash maître (qui peut être le flash intégré sur le D70 par exemple), plusieurs flashes esclaves.

Le SB-800...

Puisqu'on est dans les interrogations métaphysiques, je vais répondre à la question pourquoi le SB-800 ? D'abord les compétiteurs sont le SB-600, son petit frère de chez Nikon, et les gammes de flashes Metz ou Sigma... Je ne parle que de ceux-là car tous les autres n'offrent pas de compatibilité i-TTL (mesure de la lumière en utilisant l'objectif de l'appareil, des pré-éclairs invisibles du flash, etc.), chose dont il parait hérétique de se priver ! Pour ceux qui auraient un flash non-compatible iTTL, il faut mettre la main dans le cambouis, et tout paramétrer sur le flash pour avoir de bons résultats, en suivant des règles que j'énoncerai quand même puisqu'elles sont toujours utiles à connaître.

J'ai donc d'abord décidé de choisir un flash de marque Nikon, car je suis un peu méfiant vis à vis des autres marques (argument très subjectif) et surtout l'avantage des autres flashes étant surtout le prix, j'avais l'intention faire « une affaire » en achetant à l'étranger le SB-800...
Alors, où ai-je trouvé le meilleur prix : Hong-Kong, New York ? Non, tout faux, l'offre la moins chère je l'ai dégotée à Saint Martin (enfin St Marteen pour être précis), petite île des Caraïbes qui voit chaque jour débarquer des cohortes de touristes qui prennent d'assaut ses plages, ses magasins de parfum et de photo... En effet tout est détaxé là-bas ! Je l'ai donc acquis pour 220 $, prix déjà attractif en France pour... un SB-600 ! Pas de regret donc.

Ceci étant dit pour ceux qui hésitent encore entre le SB-600 et le SB-800, quelques arguments peuvent finir de les convaincre :
* Plus de puissance
* Le SB-800 possède des modes qui le rendent utilisable sur d'autres appareils avec une assistance accrue (mode A par exemple)
* Le SB-800 est livré avec un réflecteur, un diffuseur (accessoire indispensable) et des filtres de conversions (moins utiles mais bon, pour les puristes)
Vous pouvez le voir ci-contre, le package du SB-800 est assez complet. Il inclut en particulier un petit bout de plastique qui permet de poser le flash n'importe où. Très utile, notamment en utilisation déportée.

Comment ça marche cette usine à gaz ?

Très simplement serais-je tenté de répondre, grâce à la mesure i-TTL (Through The Lens) : le flash envoie une série de pré-éclairs qui lui permettent de déterminer la quantité de lumière à envoyer sur le sujet, évaluer les zones de réflexions etc. De ces essais, il détermine ainsi, en fonction de ce qui est réglé sur l'appareil, la quantité d'énergie lumineuse à diriger sur le sujet. Un sous-mode iTTL BL permet aussi de mettre dans la boucle des calculs l'arrière-plan : dans ce mode, l'exposition sera réglée pour équilibrer sujet et arrière-plan. C'est le mode par défaut à utiliser, sauf s'il faut uniquement mettre en valeur le sujet.

Et sur l'appareil on bricole quoi?

C'est tout l'avantage de l'utilisation de ce flash sur les D2H, D70 ou D200 (sur les D1 et D100 en plus, utiliser des objectifs à CPU, le mode d'exposition s'appelle alors D-TTL), le dialogue entre flash et boîtier est bidirectionnel et on continue d'utiliser l'appareil dans ses différents mode librement (mode A,S,P,M...). On règle alors, au travers de la commande du flash intégré, le flash cobra (pour la correction d'exposition et le type d'éclair flash par exemple). En pratique sur une séance photo avec le SB-800, vous ne touchez qu'à l'appareil photo, le reste est automatique ! Si vous désirez vous aventurer en-dehors des modes TTL, TTL/BL, vous pouvez choisir sur le flash le mode Auto Aperture (AA), qui est un mode disons semi-manuel, et 3 modes manuels (GN : priorité à la distance, RPT, stroboscopie, et M : full auto, pour les furieux). Reste que les meilleurs résultats sont obtenus à mon avis en laissant le flash tranquille en iTTL BL ! Il reste donc à savoir ce que l'on touche sur l'appareil photo...

Rentrons dans le vif du sujet. Vous êtes face au sujet, le flash est monté sur le boîtier. Que faire ? D'abord pas de stress : on respire. Ensuite on réfléchit. Première chose : on vérifie les réglages du boîtier (mode AF, ISO), puis vient le choix entre les modes A,S,M,P. Les meilleurs résultats sont souvent donnés par le mode P, sauf importance particulière du déplacement des sujets où un mode S peut convenir : photo « sportive » par exemple où on recherche la vitesse la plus rapide... Et le mode A ?? J'en reparlerai plus tard, mais sachez que ce mode est boudé par de nombreux photographes en situation de photo au Flash iTTL, comme ce n'est pas mon cas je vous dirai ce que j'en pense plus tard.
Si l'on est en intérieur un deuxième choix est à faire : lumière directe ou indirecte ? Ce qui est génial, avec un flash cobra (pour peu que celui-ci soit orientable, ce qui est le cas du SB-600 ou 800) c'est que l'on peut utiliser le flash en lumière indirecte, c'est à dire qu'en orientant la tête du flash vers le plafond, on va utiliser celui-ci comme diffuseur, et obtenir une lumière moins agressive. On peut aussi utiliser un diffuseur, accessoire semi-opaque qui diffuse la lumière ; il y a aussi la « bounce card », qui joue le rôle de réflecteur, et donne, selon Nikon, un regard « more vibrant » (sic) en portrait, elle apparaît indispensable quand il n'y pas de... murs ou plafond ! Attention cependant, lorsqu'on veut travailler en lumière indirecte il faut être conscient de deux paramètres. D'abord la puissance du flash qui, diffusée, est affaiblie, en cas de plafond trop haut, et de sujet trop loin, on atteindra les limites de puissance du flash. Ensuite les réflecteurs (plafond, murs...) vont donner une composante colorée supplémentaire à la photo. Lorsque ceux-ci sont blancs, cela ne pose pas de problèmes, mais un mur vert par exemple donnera un teint... verdâtre à votre photo. Quoiqu'il en soit, à mon sens, l'éclairage indirect est à privilégier dès que possible.

Venons-en au fameux mode A. Pour moi c'est le mode adapté lorsqu'on veut travailler l'équilibre sujet/arrière-plan. Prenez ces photos de fleur par exemple :


L'effet fleur (ou tout autre objet, mais une fleur c'est réputé beau) dans le noir est donné dans des conditions d'éclairage moyen en fermant à fond avec un petit coup de flash. Inversement on peut obtenir l'effet fleur sur arrière-plan cramé en ouvrant à fond. On touche pour moi à la composition précise de la scène. Prenez par exemple cette photo :

J'ai fait 5 ou 6 essais avant d'avoir la photo que je voulais (bon aussi parce qu'il y avait le soleil qui jouait à cache-cache, ce qui n'aide pas). Le flash donnait l'« exposition » du premier plan, l'ouverture l'exposition de l'arrière-plan et la profondeur de champ, quant à la vitesse, elle ne donnait rien du tout puisque j'étais en mode A. Pour moi ce mode reste très intéressant même si son problème est de souvent donner des photos ratées (arrière-plan sur-ex ou sous-ex), la contre partie est naturellement un contrôle total sur l'équilibre de l'exposition avant/arrière-plan.
Attention par ailleurs quand on ferme trop de ne pas toucher aux limites du flash : en mode A sur l'appareil par exemple, en fermant à f/22 à 200 ISO, il faut être conscient que le sujet ne sera correctement exposé que s'il est à moins de 2,5 mètres, cette valeur passe à 20 mètres en ouvrant à f/2.8 et à 14 m à f/5.6.

Petits rappels sur la synchronisation et les limites d'automatismes TTL

Les problèmatiques de la synchronisation du flash ne sont pas toujours bien claires. Revenons au mode S. Vous selectionnez sur le boitier le mode S parce que vous voulez choisir une vitesse lente (exemple d'une cascade dont vous voulez rendre l'eau laiteuse, avec un premier plan à flasher), ou bien une vitesse rapide. Dans ce cas vous voulez figer le mouvement. En augmentant la vitesse vous allez vous heurter à deux limites. D'une part en augmentant la vitesse, le fond va s'assombrir surtout avec un objectif sans grande ouverture. D'autre part vous arriverez à une limite technologique, la vitesse maximale à laquelle le flash peut se synchroniser avec l'obturateur. Sur le D70 cette limite est à 1/500, au delà le système de rideaux de l'obturareur ne permet pas de monter plus haut. Notez que c'est une limite propre au boitier, et pour les heureux possesseurs du D200, ils pourront aller au delà de cette limite jusqu'au maxi de l'obturateur, au prix d'une reduction de la puissance du flash. Le flash ne pourra alors être utilisé que pour déboucher les ombres, en fill-in.

D'autre part si la mesure TTL est très pratique, elle ne fonctionne que dans les limites du NG du Flash, l'icône du flash clignote dans le viseur pour nous le rappeler au cas où, je rappelle qu'au dos du SB-800 apparait la fourchette de distance utilisable. D'autre part en deça de cette distance mini le sujet sera sur-exposé car il est impossible à l'appareil d'ordonner la coupure de l'éclair assez tôt.

Bon et les raffinements ?

Ce qui est sympa aussi, c'est de piloter le SB-800 avec le flash intégré du D70 par exemple. Cela donne un éclairage déporté tout à fait efficace, qui donne les plus belles lumières, celles qui se rapprochent d'un studio. Pour ce faire, ou vous tenez le flash dans votre main et l'appareil dans l'autre, soit encore vous utilisez le support en plastique, ou mieux vous vous la jouez pro en requérant un assistant dans l'assemblée. Pouvoir utiliser plusieurs sources de lumière peut paraître trop pro, pourtant quelques essais tendent à prouver que c'est à la portée de tout un chacun avec le SB-800. La configuration type va être une séance de portrait où le SB-800 avec diffuseur donne l'éclairage d'ambiance, et le flash intégré de l'appareil le petit coup de fill-in. Les réglages se font sur le panneau arrière du SB-800.

Pour conclure

Vous l'aurez compris, je suis devenu après quelques photos un enthousiaste de la photo au flash... Le flash cobra me paraît indispensable en intérieur, et un réel plus en extérieur. Bien sûr il n'est pas toujours indispensable, et avec des objectifs lumineux, on peut s'en passer en intérieur au prix d'un sacrifice sur la profondeur de champ, ridicule à des ouvertures comme 1,4 par exemple. Reste que je recommande à tous les amateurs l'achat d'un flash cobra, et en particulier aux possesseurs d'un D70, l'achat d'un SB-600 ou 800.



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Merci à Jéjé et phcj du forum D70 pour leur relecture...


Le SB-800: belle bête de 350g...






Le packaging, vraiment très complet.






Monté sur le D2H, le D70 ou le D200 ce flash délivre son plein potentiel






L'écran LCD, reprends les infos du D70, il n'y a en pratique rien à trafiquer...






Le diffuseur intégré, très pratique pour le grand angle ou en intérieur






La "bounce-card" autre accessoire intégré indispensable pour des portraits "naturels"




  Fonction lock FV  
Avec votre flash SB-800 vous pouvez aussi utiliser le FV-lock qui s'active dans les options du D70 ou du D200. A quoi ça sert ? Lorsque votre sujet n'est pas centré et est sur un fond sombre, l'automatisme iTTL va sur-exposer le sujet lors du recadrage de votre photo pour tenter d'éclaircir l'arrière plan. En utilisant la touche FV lock vous mémorisez la puissance de l'éclair sur le sujet à éclairer puis vous recadrez. Vous pouvez changer l'ISO et l'ouverture, le flash s'adaptera, par contre si le sujet change de distance, il faut de nouveau faire une mesure iTTL sur lui et re-mémoriser la puissance d'éclair... Accessoirement si vous prenez plusieurs photos d'un modèle le FV lock permet d'économiser de la batterie (les pré-éclairs!) et du temps entre chaque photos.

Fin...